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ZEÏTOUN

Voici la tradition par laquelle les Zeïtouniotes racontent la fondation de leur ville :

— Au moment où la royauté roupénienne agonisait, les Zeïtouniotes se trouvaient encore à Ané-Kahkig (petite ville Ané) et à Ané-Tsor (vallée d’Ané). Les Zulcadir vinrent attaquer Ané, et après un combat acharné, remportèrent la victoire, s’emparèrent de la petite ville et l’incendièrent. Les Arméniens, sans se décourager, se retirèrent vers le nord sur les collines nommées Saghir, y dressèrent, des tentes noires et se mirent à chanter le récit du combat, tout en nettoyant leurs armes. Le chef des Turcomans avait envoyé un espion pour aller voir ce qu’étaient devenus les Arméniens ; il les croyait écrasés de désespoir et d’épouvante, après tant de pertes considérables. L’espion revint tout stupéfait : « Maître, dit-il, ces chiens de Giaours ont des figures toutes joyeuses, ils dansent et chantent sous leurs tentes, et ils nettoient leurs armes ». Le chef turcoman devient furieux à cette nouvelle, et marche encore une fois sur les Arméniens, avec l’intention de les détruire complètement. Le combat recommence, plus acharné. Les Turcomans l’emportent encore. Les Arméniens se réfugient au pied du mont