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donc tout seul avec ses quelques combattants.

Profilant de cette occasion, les Turcs de Gaban qui jusque-là avaient continué à aller prier dans l’église arménienne, vont voir secrètement le colonel Ali-Bey et lui disent : « C’est juste le moment d’attaquer Gaban ; il ne reste plus de Zeïtouniotes ici, excepté l’un des généraux[1] européens avec ses quelques combattants. »

Le mardi 19 novembre, vers le soir, Ali-Bey commence à assiéger la plaine de Gaban de toutes parts : il envoie un homme à Abah pour lui dire qu’il sera massacré avec ses amis, s’ils ne se rendent pas. Notre vaillant camarade répond froidement à l’envoyé : « Va dire à ton maître que je suis prêt à résister. »

Sur cette fière réponse, une bande de cavaliers circassiens s’avancent jusqu’au pied du village, et veulent emporter les bestiaux des habitants ; quelques cavaliers arméniens se battent avec eux, en tuent quelques-uns et repoussent les autres.

Et cependant, il y avait trop peu de forces du côté Arméniens à Gaban ; les habitants du village étaient presque tous sans armes ; et Ali-Bey

  1. Ils prenaient Abah pour un général européen.