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grimpé jusqu’au sommet de la colline et assiégé la caserne à trente mètres de distance. Les soldats tiraient sans cesse, mais sans voir personne pour pouvoir viser ; tandis que les Zeïtouniotes voyaient si bien l’ennemi et visaient si justement, qu’ils avaient déjà réussi à frapper au front quelques sergents se tenant derrière les trous à fusils de la caserne. Les soldats en furent effrayés et ceux qui se trouvaient encore dans les maisons environnantes se hâtèrent d’entrer dans la caserne.

Vers midi, un jeune Zeïtouniote du nom de Manoug fit un acte d’audace : il prit le grand drapeau, courut sous une grêle de balles, alla le planter sous le mur de la caserne, à cinq mettes de distance, puis il s’assit près du drapeau, derrière une grosse pierre. Les soldats, furieux, tirèrent tous sur le drapeau, mais ne réussirent qu’à le trouer, sans pouvoir le faire tomber ; le colonel avait promis quarante livres à celui qui lui apporterait le drapeau ; un sergent arabe osa sortir de la caserne, mais une balle le cloua par terre.

Dans l’après-midi, nous avons réussi à occuper quelques-unes des maisons environnant la caserne, puis le bain, puis la maison du capitaine Cadir-Agha. Alors le colonel fit diriger les canons