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ZEÏTOUN

plein décembre, ils traversèrent les montagnes où s’élevaient deux mètres de neige, attaquèrent les villages turcs Tanour, Deunghel, Kurtul et Nédirli, les incendièrent et pillèrent, et ils en apportèrent à Zeïtoun des provisions en abondance.

Les Turcs de Marache tombèrent encore une fois dans une grande épouvante. Babig-Pacha menaçait d’occuper et d’incendier cette ville où se concentrait la richesse de tout le pays et qui était le grand et perpétuel danger pour Zeïtoun. Les autorités locales n’avaient pas en ce moment assez de forces militaires pour défendre la ville : elles tirent appel à toutes les tribus musulmanes pour marcher contre Zeïtoun, qu’elles pressentaient comme un grand ennemi de la religion.

Aucune des tribus ne répondit à l’appel du gouvernement. Les Turcs ayant été vaincus dans leur campagne avec les Russes, les musulmans étaient partout découragés, en croyant que la fin de l’Islam était arrivée. Des milliers de mères turques maudissaient le Sultan comme la cause de leur malheur. Des bandes de brigands turcomans, des soldats fuyards se réfugiaient dans des positions fortifiées du Taurus.