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des combattants qui s’étaient déjà retirés ; Sahag se joignit à ce petit groupe ; ils dressèrent sur le rocher l’image miraculeuse, dans l’espoir qu’elle serait la limite sacrée infranchissable pour l’ennemi.

Les Circassiens arrivèrent jusque-là en nombre considérable, conduits par trois beks célèbres. De là, jusqu’à Zeïtoun, il ne restait plus qu’un chemin de deux minutes. La ville se trouvait dans un danger mortel. Aziz-Pacha rayonnait de joie et croyait déjà sa victoire assurée.

Une partie des Circassiens avait déjà essayé d’entrer au couvent. Les jeunes élèves, ne voulant pas mourir paisiblement, se mirent à tirer par les trous des murs et tuèrent une dizaine de Circassiens ; puis en changeant de place, ils allèrent tirer par les fenêtres et ils en tuèrent encore une dizaine. Les Circassiens, croyant que le couvent était plein de milliers d’Arméniens, prirent la fuite, frappés d’épouvante. Juste à ce moment-là, par une heureuse coïncidence, les trois chefs arméniens qui attendaient devant le Khatch-Kor, tuèrent les trois beks circassiens ; leur mort jeta l’effroi parmi leurs combattants qui se mirent à prendre la fuite. À cette vue, le diacre Sahag cria d’une voix retentissante :