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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

trop forte dispute, l’envoya chercher du linge pour bander la plaie que Petit-Pierre avait à la main. Le pauvre enfant pleurait, et Armelle, qui n’était pas méchante au fond, sentit aussi les larmes lui venir aux yeux en voyant la douleur du petit et le sang qui coulait de sa main.

Gilberte fut vite de retour. Elle avait emmené Molosse, qu’elle avait rattaché dans sa niche, car sa vue effrayait encore Petit-Pierre. Anne-Marie lava la plaie, la banda, et, disant de bonnes paroles à l’enfant, elle le mena à la cuisine, où elle lui fit donner une bonne assiette de soupe et quelques friandises pour le consoler de l’accident causé par la méchanceté et l’étourderie de ses deux petits cousins. Gilberte l’avait accompagnée, laissant ensemble les deux enfants, qui restèrent à causer près de la grille,

« Il a bien mal ! dit Armelle timidement ; car son frère lui imposait.

— Bah ! ce n’est pas grand’chose ! une égratignure ! et il y aura gagné un bon dîner.

— C’est égal, sa main saignait bien, dit la petite fille, qui se sentait au cœur comme