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LA MADONE DE MAILLERAS

avec tendresse sur son sein l’enfant qu’elle avait si souvent autrefois bercé maternellement sur ses genoux. Que d’heures elle avait passées, depuis une année, à jouir d’avance par l’imagination de ce moment de réunion ! Que de fois, dans ses longues journées de solitude, quand ses mains étaient occupées aux travaux de la maison, sa pensée avait voyagé vers Paris et lui avait représenté la bonne et fraîche figure de celui qu’elle continuait, bien qu’il devînt un grand garçon en prenant des années, à appeler son petit frère !

Le soir, ce fut une avalanche de questions et de réponses pressées dans la petite maison ; Jean était avide de raconter, Lizzie avide d’entendre. Le père contemplait ses deux enfants. Le pauvre homme était heureux de leur joie.

« Est ce beau, Paris ? disait Lizzie, posant à son frère la même question que celui-ci lui faisait autrefois avant son départ.

— Oh ! oui, petite sœur, bien beau ! Mais rien ne me paraît si beau que Mailleras ce soir. Si tu savais comme je pensais souvent à vous deux durant cette année, et au pays, dont je n’ai rien oublié ! M. et Mme Lannek