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LA MADONE DE MAILLERAS

— Oh ! oui, je l’aime beaucoup, la jolie demoiselle. Tiens, je vais dire ma prière pour elle, veux-tu ? »

Et l’enfant, voyant que sa sœur l’approuvait, se mit à genoux devant une petite statue de la Vierge qui se trouvait sur la cheminée, et récita, les mains jointes et la figure sérieuse, un Pater et un Ave pour la petite malade du château. Lizzie se joignit de tout son cœur à la prière de son frère ; elle aimait profondément Marie, et les traits plus fatigués qu’à l’ordinaire de la pauvre enfant lui avaient laissé une vague impression de tristesse.

Quant à Jean, il avait une sorte de culte pour Marie, qui lui semblait si douce et si gracieuse avec ses grands yeux noirs et profonds, ses blonds cheveux et sa délicate figure, qu’il ne se représentait pas autrement que sous les traits de la petite châtelaine la bonne Vierge ou les anges du paradis dont lui parlait sa sœur en lui expliquant le catéchisme.

Le lendemain matin, quand le père fut parti pour l’ouvrage, Lizzie et Jean se mirent en route pour aller faire leurs adieux à Marie. Jean s’en allait courant tout le long