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à cet organisme que doivent se rapporter les petits globules incolores observés par Bauer, et d’autres qui flottent à la surface de l’eau ; et je ne doute pas davantage que, dans bien des cas, ce ne soient ces petits globules, devenus méconnaissables par l’effet de la dessiccation et de la décomposition, et mêlés avec les restes incolores des globules du Protococcus nivalis, qui ont fait croire à bien des naturalistes à l’existence nécessaire d’une matrice ou substratum gélatineux.

Je dois remarquer que c’est vers quatre heures du soir, par un temps défavorable, que j’ai fait les observations précédentes, et que l’obscurité m’a obligé d’attendre le lendemain pour en faire un dessin. À onze heures du soir même, la neige renfermée dans les vases n’était pas encore entièrement fondue. Le matin suivant, de bonne heure, je la trouvai complètement fondue, et la matière colorante était déposée au fond des vases : le microscope me fit voir ensuite que toute vie y avait cessé, et les globules de Protococcus ne pouvaient se distinguer des infusoires mentionnés au No 3, que par leur couleur plus claire, leur plus grande transparence et leur contenu évidemment granuleux.

Ce fait si remarquable, non pas même encore soupçonné jusqu’à présent, de l’existence, dans la neige, d’un nombre infini d’êtres microscopiques et évidemment animaux, à une température rarement élevée de plus de quelques degrés au-dessus de zéro, et souvent bien au-dessous probablement, nous montre