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la neige, qui devenait de plus en plus compacte à mesure qu’elle était plus éloignée de la surface.

Une quantité suffisante de la neige ainsi colorée ayant été ramassée et placée dans des vases de faïence pour la faire dégeler, j’attendis avec impatience le moment où je pourrais l’examiner au microscope. À mesure que la neige se fondait, la matière colorante se déposait peu à peu sur les côtés et le fond des vases, sous la forme d’une poudre rouge-foncé, ce qui rendait déjà improbable l’existence d’une matière gélatineuse ; et au bout de deux à trois heures d’attente, la neige étant en partie fondue, j’en transportai une partie sous un microscope qui me donnait des grossissemens de 300 diamètres.

Ne m’attendant à y voir que des globules inanimés de Protococcus, je fus très-étonné de trouver qu’elle était composée de corps organisés de forme et de nature diverses, dont une partie était des végétaux, mais dont le plus grand nombre, doué des mouvemens les plus vifs, appartenait au règne animal. La couleur de la plus grande partie d’entre eux était d’un rouge vif, tirant, tantôt sur la couleur du sang, tantôt sur le cramoisi, ou d’un rouge brunâtre très-foncé et presque opaque. Mais outre ces corps colorés, il y en avait d’autres également organisés, incolores ou grisâtres, dont les plus grands, évidemment de nature animale, étaient en si petit nombre, que je soupçonnai que leur présence était accidentelle, tandis qu’il y avait un nombre infini de très-petits corps sphériques incolores, de nature évidem-