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Depuis Saussure la neige rouge est devenue l’objet de nombreuses recherches de la part des naturalistes ; mais aucun ne l’a étudiée avec autant de soin que M. Schuttleworth. Comme je ne possède pas d’observations qui me soient propres sur ce phénomène, je me bornerai à extraire l’intéressante notice que ce savant botaniste vient de publier dans le No 50 de la Bibliothèque universelle de Genève, février 1840.

Après avoir passé en revue les travaux de ses devanciers, M. Schuttleworth rend compte de ses propres recherches de la manière suivante :

Le 25 août de cette année (1839), me trouvant à l’hospice du Grimsel, j’appris que quelques couches de neige dans le voisinage de l’hospice commençaient à se teindre en rouge. Il avait fait très-mauvais temps pendant quelques jours, il était même tombé une grande quantité de neige, qui cependant commençait à céder à l’influence d’une température plus douce et à des pluies chaudes. Le 24 avait été un jour de dégel et de brouillards, et le 25 le ciel était clair, la température agréable et même chaude au soleil ; le faible vent qu’il faisait n’était pas froid. Je me hâtai donc de me transporter sur les lieux, accompagné de mon ami le Dr Schmidt et de MM. Muehlenbeck, Schimper, Bruch et Blind, naturalistes alsaciens distingués, dont l’arrivée au Grimsel, ce jour-là même, m’avait causé une agréable surprise.

C’était dans des endroits où la neige ne se fond jamais entièrement que se trouvaient les couches où la