étrangers que l’étonnement et l’admiration. Les indigènes eux-mêmes n’en ont fait que de loin en loin le sujet d’investigations suivies, et encore ce mérite appartient-il plutôt aux naturalistes des deux derniers siècles qu’à ceux de notre époque. Depuis les travaux des Scheuchzer et des de Saussure, la science s’est détournée des glaciers, et les hautes et sereines régions des Alpes, qui semblaient s’être familiarisées avec la présence de ces illustres savans, sont redevenues en quelque sorte une terre inconnue aux modernes, qui, sous le faux prétexte qu’il n’y avait là plus rien à découvrir, ont perdu jusqu’à la trace des voies que la persévérance de leurs devanciers y avait frayées.
Cependant la science marchait à grands pas vers les nouvelles découvertes ; et la géologie, en particulier, en reculant les limites du passé bien au-delà de la création de l’homme, ne pouvait pas manquer de reconnaître à la surface du sol, de ce témoin fidèle de toutes les révolutions que la terre a subies, les traces d’agens aussi puissans que les glaciers. Grâce aux recherches de MM. Venetz et de Charpentier, ils nous ont en effet fourni l’explication la plus probable de l’un des grands phénomènes de l’histoire de la terre,