Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais il n’en est pas de même lorsqu’elle descend de l’est à l’ouest ou de l’ouest à l’est ; le flanc septentrional du glacier est alors fortement incliné, ou bien il se détache complètement des parois du rocher, de manière à déterminer de grands vides qui, pendant la plus grande partie de l’année, sont remplis de neige fraîche. Ce phénomène est occasionné par les parois de la vallée, qui, recevant les rayons du soleil du midi droit en face, les reflètent avec une très-grande intensité. Le flanc méridional du glacier est au contraire généralement très-peu incliné ou même parfaitement horizontal, par la raison que les parois de la vallée, loin de contribuer à la fonte de la glace, la protègent contre les rayons du soleil. Les moraines médianes, lorsqu’elles sont très-puissantes, produisent quelquefois le même effet. C’est ainsi que l’on voit en plusieurs endroits, au glacier inférieur de l’Aar, le massif de glace s’incliner vers la grande moraine médiane. Mais ces phénomènes ne se répètent pas partout avec une régularité parfaite ; ils sont modifiés par une foule d’accidens divers, dont il faut tenir compte lorsqu’on veut étudier un glacier dans tous ses détails.

Nous avons vu, en traitant de la structure de la glace, que la surface des glaciers est rude et raboteuse dans toute l’étendue de leur cours, quelle que soit leur compacité à l’intérieur : ceci est essentiellement le résultat de l’évaporation qui, en désagrégeant plus