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directes du contraire, je crois cependant cette opinion hazardée ; il est évident qu’elles indiquent des alternances dans la température de ces hautes régions ; mais comme ces alternances peuvent être très-fréquentes dans une seule et même année, on va peut-être trop loin en les faisant correspondre sans preuves directes, à des périodes annuelles.

Quant aux petites bandes de neige que l’on remarque quelquefois entre les couches de glace, je n’ai pas encore été à même de les observer assez fréquemment et sur une assez grande échelle, pour pouvoir en donner une explication authentique. Cependant il me paraît incontestable qu’elles dépendent, d’une part, de la quantité de neige qui tombe durant la saison froide, et d’autre part, des alternances plus ou moins sensibles de la température pendant l’été. Si à un hiver très-neigeux, il vient à succéder un été peu chaud, la couche de neige ne pourra pas être entièrement absorbée par l’évaporation et la fonte, et au premier retour du froid la surface de cette neige, qui n’aura pas été fondue, se durcira ; de nouvelles neiges viendront s’y déposer, et lorsque celles-ci se transformeront à leur tour en glace, la couche de neige qui n’aura pas été imbibée avant le premier retour du froid, continuera d’exister à l’état de neige entre des couches de glace. Cette explication est appuyée par ce fait très-important, que ces bandes de neige ne s’obser-