fondre et que l’évaporation avait seule prise sur eux. Il en résulterait que les hautes sommités des Alpes ne devraient être couvertes que de neige et que la glace y serait complètement inconnue. C’est en effet ce qu’affirment la plupart des physiciens et des météorologistes les plus modernes qui s’appuient ici de l’autorité de Saussure[1]. Il est vrai que de Saussure dit positivement au § 530 de son ouvrage (Tom. I, p. 374), que l’on ne trouve jamais que des neiges sur les cimes des montagnes isolées : il s’efforce même de combattre l’opinion de quelques naturalistes qui pensaient que le Mont-Blanc était couvert de glaces vives. Ailleurs, en traitant de la fonte des neiges (Tom. II, p. 320, § 943), il ajoute « qu’en général les neiges proprement dites ne fondent guère au-dessus de 1 300 toises sur les montagnes dont la hauteur totale surpasse 15 à 1 600 toises. » Mais il est à remarquer que lorsque de Saussure émettait ces opinions, il n’avait pas encore fait l’ascension du Mont-Blanc. Ce n’est que plus tard, dans le quatrième volume de ses Voyages dans les Alpes, qu’il a publié le récit de ce voyage ; et si tous ceux qui s’en sont rapportés avec tant de confiance à ce qui est dit dans les deux premiers volumes, avaient pris la peine de lire l’ouvrage jusqu’au bout, ils auraient appris que de
- ↑ F. Hoffmann Physikalische Geographie. T. 1, pag. 263. ― L. F. Kæmtz Meteorologie. T. II, p. 163.