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partie terminale. Tel glacier dont la largeur est d’une lieue et au-delà à sa partie supérieure, n’a guère plus de cinq à six cents pieds de large à son extrémité. Quant à leur épaisseur, on n’a pas encore fait d’observations suivies à ce sujet ; mais elle paraît être également très-variable. M. Hugi l’évalue en moyenne à 80 et 100 pieds pour la partie inférieure, et à 120 jusqu’à 180 pieds pour la partie supérieure. La partie terminale est souvent bien moins puissante. Certains glaciers qui descendent très-bas n’ont guère que cinquante ou soixante pieds de haut à leur extrémité.

Chaque glacier donne naissance, du moins pendant l’été, à un ruisseau qui est d’autant plus abondant que le glacier est plus considérable. Ce ruisseau s’échappe fréquemment par une voûte plus ou moins spacieuse, située pour l’ordinaire au centre de la face terminale. Quelquefois l’on rencontre à côté de la voûte principale une ou deux voûtes latérales ; mais elles sont toujours moins vastes et moins constantes que la voûte principale. Le Rhône, le Rhin, l’Arve, l’Aar et toutes les rivières des Alpes naissent ainsi sous les glaciers.

Les mers de glace forment sans contredit la partie essentielle du phénomène ; c’est là qu’est l’origine et le berceau des glaciers qui ne font que porter dans les régions inférieures la masse d’eau qui tombe à l’état de neige dans ces hautes régions.