péra : les masses fluides de l’intérieur de la terre bouillonnèrent encore une fois avec une grande intensité ; leur action se fit sentir dans la direction de la chaîne principale des Alpes, dont les roches furent altérées de diverses manières et soulevées jusqu’à leur hauteur actuelle, avec la croûte de glace qui les recouvrait : celle-ci fut elle-même disloquée comme une formation rocheuse ordinaire. D’énormes débris de rochers se détachèrent alors simultanément des crêtes qui dominaient la nappe de glace, comme, par exemple, du Mont-Blanc, dont le soulèvement est antérieur à celui des Alpes occidentales, et des brisures que l’apparition de la chaîne principale des Alpes venait d’occasionner à l’extrémité du massif du Mont-Blanc et dans toute la partie centrale et orientale de la chaîne. Une fois gisant à la surface du massif de glace qui remplissait l’espace compris entre les Alpes et le Jura, ces débris s’y sont mus comme à la surface d’un grand glacier.
Cependant l’apparition de la chaîne des Alpes avait modifié subitement les conditions climatologiques de la Suisse, la température s’était relevée et l’alternance des saisons, en se faisant de nouveau sentir, dut y déterminer des oscillations continuelles de chaud et de froid qui ont nécessairement imprimé aux glaces d’alors des oscillations semblables à celles qu’éprouvent de nos jours les glaciers. La surface de la grande nappe de glace de la Suisse a d’abord dû prendre une