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tance géologique, on les a observés en bien des endroits. Nous avons vu plus haut que M. Renoir a fait la découverte importante de roches polies présentant les mêmes caractères qu’en Suisse, et accompagnées de moraines, sur un grand nombre de points de la chaîne des Vosges. Sans avoir comparé lui-même ces phénomènes avec ceux des Alpes, M. le capitaine Le Blanc, lors de la réunion de la société géologique de France à Porrentruy, avait déjà indiqué l’analogie qu’il avait cru remarquer entre les blocs erratiques de Giromagny et les moraines. Enfin M. Hogard, qui a fait une étude détaillée des Vosges, vient de confirmer les observations de son compatriote, M. Renoir[1].

La présence de ces phénomènes dans la chaîne des Vosges est d’autant plus importante que l’on n’a jamais signalé ces montagnes comme le théâtre de puissans effets dus à des courans. Or, à moins d’admettre que les Vosges aussi ont été plus élevées à une certaine époque qu’elles ne le sont maintenant, on ne peut se dispenser de rapporter toutes ces traces des glaces à un seul grand phénomène qui s’est manifesté partout où l’on rencontre des blocs erratiques, des surfaces polies et striées, des lapiaz, etc. Les roches polies, en particulier, nous attestent sa présence dans

  1. H. Hogard, Observations sur les traces de glaciers qui, à une époque reculée, paraissent avoir recouvert la chaîne des Vosges, et sur les phénomènes géologiques qu’ils ont pu produire. Annales de la Soc. d’émulation des Vosges. Épinal 1840, Tom. 4.