Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

horn, etc., dans l’Oberland bernois ; le Gornerhorn, le Mont-Rose, le Lyskamm, etc., dans la chaîne du Mont-Rose, ou bien le Mont-Blanc, l’Aiguille du midi, le dôme du Gouté, le pic du Géant, etc., dans la chaîne du Mont-Blanc. Il arrive alors que non seulement les sommités, mais même les plateaux et les vallées intermédiaires se recouvrent de glaciers, jusqu’à des niveaux où probablement il n’en existerait pas si les hautes cimes n’étaient pas aussi voisines l’une de l’autre. De vastes plateaux qui ont dix, vingt et même trente lieues carrées ne présentent ainsi qu’une surface continue de glace, du milieu de laquelle les crêtes et les cimes des plus hautes montagnes s’élèvent comme des îles volcaniques du milieu de l’Océan. Ce sont ces vastes étendues de glaciers auxquelles on a donné en Suisse le nom de mers de glace. Les plus remarquables sont : celle du Mont-Blanc, celle du Mont-Rose et celle de l’Oberland bernois, dont M. Hugi a donné une carte très-instructive dans son voyage aux Alpes. Ces mers de glace détachent sur toute leur circonférence des émissaires, qui descendent par les gorges et les anfractuosités des montagnes dans les régions inférieures : ce sont les glaciers proprement dits. Leur nombre est très-variable et dépend essentiellement de la structure des massifs recouverts par les mers de glace. Suivant que ces massifs sont continus ou entamés par des vallées profondes, les glaciers qui en descendent sont plus ou