d’autrefois liaient entre elles des chaînes de montagnes entières[1], et descendaient dans la plaine par les grandes vallées. C’est en effet ce que les moraines nous disent s’être passé. Les grandes vallées, telles que le Valais, avec ses moraines latérales s’étendant depuis Martigny jusqu’aux bords du lac Léman ; le bassin des lacs de Brienz et de Thoune ; celui des Quatre-Cantons ; la vallée du Rhin dans son cours moyen, celle du lac de Côme et celle du lac Majeur[2] étaient les couloirs par lesquels débouchaient les plus grands glaciers, à une époque où tous les glaciers des vallées latérales du Valais se confondaient encore dans le fond de la grande vallée, où tous ceux de l’Oberland bernois atteignaient le bassin des lacs de Brienz et de Thoune ; ceux des petits cantons, le bassin du lac dont le nom rappelle les liens naturels qui les unissent ; ceux des Grisons, la vallée principale du Rhin ; ceux de la Valteline, le bassin du lac de Côme ; et enfin ceux du Tessin, le bassin du lac Majeur. Alors il n’a pu se former de moraines latérales que dans la partie inférieure des grandes vallées ; car
- ↑ Les glaciers du Nord, généralement en forme de grandes nappes, plutôt que de coulées, paraissent, d’après les descriptions de M. Martins, avoir maintenant, à certains égards, l’apparence qu’avaient chez nous les glaciers lorsqu’ils s’étendaient sur tout le massif des Alpes.
- ↑ Pour suivre ces détails topographiques, je recommande à mes lecteurs la carte routière de la Suisse par H. Keller, qui est la seule passable que l’on possède maintenant.