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plus près. Plus ces anciennes moraines sont éloignées des glaciers et plus elles s’élèvent sur les parois de la vallée ; ce qui nous prouve que l’épaisseur du glacier a dû être d’autant plus considérable que son étendue était plus grande. Leur nombre indique en même temps autant de points d’arrêt dans le retrait du glacier, ou autant de limites extrêmes de son extension, limites qu’il n’a plus atteintes après s’être retiré. J’insiste sur ce point, parce que s’il est vrai que toutes ces moraines démontrent une extension plus grande des glaciers, elles nous prouvent en même temps que leur retrait dans les limites actuelles, loin d’avoir été brusque, ou au contraire été marqué par des temps d’arrêt plus ou moins nombreux, qui ont occasionné la formation d’une série de moraines concentriques qui rappellent encore maintenant cette marche.

M. Venetz, dans son mémoire sur la température des Alpes[1], cite un grand nombre d’exemples d’anciennes moraines. En voici quelques-uns des plus remarquables :

1) « Les chalets de Giéta dans la vallée du Mont-Joie, en Savoie, sont bâtis entre trois anciennes moraines que le glacier de Trelatête a jadis poussées jusque là. En 1821, ce glacier en était éloigné d’environ 7 000 pieds. »

2) « Le glacier de Salénaz, dans la vallée de Fer-

  1. Venetz, l. c. p. 16 et suiv.