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Certains géologues, fort embarrassés d’expliquer ces phénomènes, ont supposé qu’ils étaient dus à des infiltrations d’eaux acidulées ; mais cette supposition est purement gratuite.

Nous allons maintenant décrire les traces de ces divers phénomènes, tels qu’ils se rencontrent dans les Alpes, en dehors des limites actuelles des glaciers, afin de démontrer qu’à une certaine époque, ces derniers ont eu une plus grande extension que maintenant.

Les anciennes moraines, situées à de grandes distances des glaciers actuels, ne sont nulle part aussi distinctes et aussi fréquentes que dans le Valais, où MM. Venetz et J. de Charpentier les ont signalées pour la première fois. Mais comme leurs observations sont encore inédites, et que ce sont eux qui m’ont appris à les reconnaître, ce serait m’approprier leur découverte si je les décrivais ici en détail. Je me bornerai donc à dire qu’on retrouve des traces plus ou moins distinctes d’anciennes moraines terminales, en forme de digues cintrées, au-dessous de tous les glaciers, à la distance de quelques minutes, d’un quart d’heure, d’une demi-heure, d’une heure, et même de plusieurs lieues de leur extrémité actuelle : ces traces deviennent de moins en moins distinctes à mesure que l’on s’éloigne des glaciers, et comme elles sont souvent traversées par des torrens, elles ne sont pas aussi continues que les moraines qui cernent les glaciers de