cette intéressante contrée je visitai à différentes reprises les localités classiques dont j’avais fait la connaissance, avec plusieurs amis que j’avais invités à venir voir les phénomènes remarquables que M. de Charpentier avait signalés à mon attention.
Jusqu’alors les faits qui attestent une plus grande extension des glaciers que celle qu’ils ont aujourd’hui, se trouvaient circonscrits dans les limites des vallées intérieures des Alpes et n’attestaient positivement leur présence que jusque dans le bassin du Léman ; mais dès mon retour à Neuchâtel, au commencement de décembre, je reconnus que les surfaces unies du Jura, que les habitans du pays appellent des laves, devaient avoir été produites par les mêmes agens qui ont poli les vallées alpines, c’est-à-dire par les glaces. Je fis même pendant l’hiver de 1836 à 1837 un cours public sur les glaciers, dans lequel j’exposai l’ensemble des résultats de mes observations sur ce sujet. Je les énonçai plus solennement encore dans le discours que je prononçai à l’ouverture de la session de 1837 de la Société helvétique des sciences naturelles, que j’avais été appelé à présider, cette année, à Neuchâtel[1]. Dès lors je n’ai pas cessé de poursuivre ces phénomènes dans les Alpes et dans le Jura. Durant l’automne de 1837 j’examinai les roches polies du Jura dans les
- ↑ Actes de la société helv. des sciences nat., session de 1837, Neuchâtel, in-8o.