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changemens extraordinaires dans l’état physique du sol et de l’atmosphère, pour les expliquer[1].

Les faits nombreux cités par M. Venetz sont rangés par lui en deux catégories. Les uns, qui lui paraissent prouver un abaissement de la température dans les temps historiques, sont empruntés essentiellement aux monumens historiques, et en partie à l’observation directe ; les autres, qui prouvent une élévation de la température, sont des monumens élevés par les glaciers eux-mêmes, pour perpétuer le souvenir de leur présence dans les lieux qu’ils ont jadis envahis. Voici quelques exemples de la première catégorie, que j’emprunte à M. Venetz.

« M. le chanoine Rivaz a trouvé parmi les écrits de la commune de Bagnes plusieurs titres qui constatent que cette commune possédait le droit de libre commerce avec le Piémont, en passant par la Chermontanaz et le col de Ferret. Or, maintenant il est bien rare d’y voir passer des mulets, le chemin y étant devenu très-difficile. Il paraît qu’autrefois on n’avait pas besoin de passer le glacier du Mont-Durand, comme à présent. »

« M. Rivaz a également trouvé, dans ces mêmes archives, un acte qui parle d’un procès que la commune de Bagnes eut avec celle de Liddes, relativement à une

  1. Venetz, Mémoire sur les variations de la température dans les Alpes, p. 2 et 3, dans les Denkschriften der allg. schweizerischen Gesellschaft, l. c.