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raines médianes. Tel est le petit lac que l’on observe au pied du Gornerhorn et qui baigne la moraine qui contourne l’angle méridional du Gornerhorn ; le grand glacier de Gorner le prend de flanc et le refoule obliquement sur le glacier avec la moraine qu’il baigne. Un fait curieux c’est que ce petit lac s’écoule par dessous le glacier ordinairement pendant les premiers mois de l’été. De Saussure décrit un lac semblable qui se trouve au pied du Mont-Noir, entre les glaciers de Tzeudey et de la Valpeline, dans la vallée de la Valsorey ; ses eaux s’écoulent ordinairement au commencement de juillet, par des canaux intérieurs et occasionnent parfois de grands ravages. À l’embranchement des glaciers du Lauteraar et du Finsteraar, au pied de l’Abschwung on observe aussi quelquefois des flaques d’eau semblables.

La masse des glaciers ne diminue pas seulement par suite de l’eau qui s’en échappe ; il est une autre cause de destruction qui, bien que plus difficile à apprécier exactement dans ses effets, n’en est pas moins efficace et contribue puissamment à maintenir les glaciers dans certaines limites qui varient peu de nos jours ; je veux parler de l’évaporation de leur surface. Alors même qu’on ne saurait pas par des expériences directes que la glace s’évapore continuellement à sa surface, on pourrait le conclure d’un phénomène que l’on observe assez fréquemment sur les glaciers, c’est que, même par une température assez élevée de l’air,