Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/226

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

petit lac, qui est à côté de l’hospice du Grimsel, continuellement à +8°, et cependant son niveau est à 5 830 pieds au-dessus de la mer. À la vérité, ces lacs ne sont point alimentés directement par des glaciers. Du 8 au 22 août, j’ai mesuré, à réitérées fois, sa température à toutes les heures du jour, et je n’ai trouvé de variations qu’entre +9° et +10°, tandis que la température de l’air avait varié dans ce temps de +3° à +13,5°.

Avant de s’échapper de la voûte des glaciers, les eaux qui résultent de la fonte des glaces donnent lieu, dans beaucoup de glaciers, à une foule de phénomènes très-intéressans. Nous avons vu plus haut (p. 54) comment se forment les petits creux, les baignoires et les entonnoirs de la surface. Lorsque les flancs et la surface inférieure des glaciers reposent complètement sur le sol, de manière à en empêcher l’écoulement par dessous, et qu’en même temps le glacier ne remplit pas complètement les anfractuosités des parois de son lit, il arrive souvent que c’est au bord du glacier, et non pas seulement à sa surface, que les eaux viennent s’accumuler. Les anses latérales se remplissent alors à une hauteur plus ou moins considérable ; les eaux entament les moraines latérales, les étendent, et vont même jusqu’à disposer par couches irrégulières les menus matériaux dont celles-ci sont en partie composées. Puis, lorsque quelque grande crevasse vient atteindre les parois de ces flaques ou