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tement pendant l’hiver, tandis que celui du glacier supérieur, qui reçoit plusieurs sources, continue à couler même pendant les plus grands froids, bien que le volume de ses eaux diminue. Altmann avait déjà entrevu la cause de ces variations dans la quantité d’eau qui s’échappe des glaciers suivant les saisons. Il pense qu’en hiver les glaciers sont essentiellement alimentés par des sources[1].

On a beaucoup discuté sur les causes de la fonte des glaciers à leur partie inférieure. De Saussure l’attribue en grande partie à la chaleur intérieure de la terre[2]. Mais M. Bischof a très-bien fait voir[3] que cet agent ne peut exercer qu’une bien faible influence sur la température du sol à la surface inférieure du glacier, et qu’en général la fonte, par l’effet de cette température, ne peut avoir lieu qu’à des niveaux où la température moyenne du sol est au-dessus de zéro, c’est-à-dire, dans nos Alpes, jusqu’à une hauteur de 6 165 pieds. En faisant abstraction de l’influence des courans inférieurs, on peut donc en conclure que tous les glaciers, dont l’extrémité inférieure n’atteint pas 6 165 pieds, ne doivent pas fondre à leur surface inférieure, mais seulement par la surface supérieure et par les flancs, pendant l’été. Ces conclusions sont de

  1. J. G. Altmann, Versuch einer historischen und physischen Beschreibung der helvetischen Eisberge, Zurich 1751, in-8, p. 49.
  2. De Saussure, Voyages, Tom. I, p. 376, § 532.
  3. Bischof, Wærmelehre, p. 102.