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nances de gel et de dégel qu’il faut attribuer, comme nous l’avons vu plus haut, le mouvement progressif des glaciers, et l’on conçoit dès lors pourquoi les glaciers avancent continuellement et plus rapidement pendant l’été que pendant les autres saisons, où les oscillations de la température au-dessus et au-dessous de zéro sont moins fréquentes.

Il n’en est pas de même pendant l’hiver ; le glacier est alors enseveli sous des accumulations considérables de neige qui empêchent quelquefois de le distinguer des surfaces neigeuses environnantes. Toute sa surface est gelée, les filets d’eau qui la sillonnent pendant l’été cessent de courir ; les torrens même qui s’échappaient de leur extrémité inférieure diminuent de volume ou tarissent complètement. Toute sa masse est dans un état de rigidité permanente qui la maintient dans une immobilité complète jusqu’à l’époque du retour des variations de la température. M. le professeur Bischof, de Bonn[1], a fait, conjointement avec M. le pasteur Ziegler, des observations très-importantes sur la température des glaciers de Grindelwald et sur celle des torrens qui en sortent et des sources qui s’échappent dans leur voisinage. Il résulte de ces observations, que le torrent du glacier inférieur, qui paraît ne pas recevoir de source, tarit complè-

  1. G. Bischof, Die Wærmelehre des Inneren unseres Erdkœrpers, p. 117.