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des moraines que de la structure même du glacier, il n’a pas fait attention aux anciennes moraines. Mais ces deux sujets ont été étudiés à fond par M. Venetz et par M. de Charpentier.

M. Venetz, alors ingénieur en chef du Valais, rédigea en 1821 un mémoire sur les variations de la température dans les Alpes de la Suisse, qui fut lu à la Société helvétique des sciences naturelles, mais qui ne parut qu’en 1833, dans la seconde partie du1er  vol. des Mémoires de la société helvétique[1].

Ce mémoire renferme une série de faits très-remarquables sur la marche des glaciers. L’auteur y expose pour la première fois d’une manière complète les faits qui démontrent l’extension immense que les glaciers ont eue jadis[2] ; le premier il parle de moraines qui se trouvent à des distances très-considérables des glaciers, et qui datent d’une époque qui se perd dans la nuit des temps, tandis que les faits qui prouvent un accroissement et un retrait alternatif des

  1. Denkschriften der allg. schweiz. Gesellschaft für die gesammten Naturwissenschaften. 1ter Band. 2te Abthlg.
  2. Je n’ignore pas que Brard rapporte dans le 19e vol. du Dict. des Sc. nat., qu’un guide de Chamounix, nommé Deville, parlant de certains blocs très-éloignés des moraines actuelles, attribuait leur transport à l’action des glaciers. Playfair pensait aussi que ce sont les glaciers qui ont charrié les blocs erratiques. Mais cette idée est restée dans l’oubli, aussi long-temps qu’elle n’a pas été étayée de faits nombreux ; et c’est bien M. Venetz qui le premier lui a fait acquérir une valeur scientifique réelle.