Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/204

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

boue le polissent. Les stries qui en résultent sont d’autant plus visibles que la roche est d’une pâte plus fine. Elles ne sont nulle part plus distinctes et plus continues que sous le glacier de Zermatt, dont le fond est de la serpentine schisteuse. Si, au contraire, la roche est de granit ou du gneiss à gros grains, ces stries seront moins distinctes et surtout moins continues, comme c’est, par exemple, le cas des roches polies d’Abschwung.[1]

Parfois aussi l’on remarque, à côté des stries proprement dites, de petites traces blanchâtres et rugueuses, lorsque le fond sur lequel repose le glacier est calcaire. Au premier abord il est assez difficile de distinguer ces raies des veines de spath, qui sont assez fréquentes dans le calcaire ; mais il suffit de donner un coup de marteau pour en reconnaître la différence : les raies sont toujours superficielles, tandis que les veines spathiques pénètrent souvent la roche à uni ; grande profondeur ; ces dernières sont en outre d’un blanc plus mat. Ces raies sont produites lorsque les petits silex de la couche de gravier, au lieu d’entamer la roche, ne font que la broyer à la surface. Ce curieux phénomène ne se voit nulle part d’une manière

  1. Cette même observation a été faite pour les stries qui recouvrent les roches polies du nord par M. Sefström. M. Max Braun a en outre fait remarquer que, sur les surfaces polies granitiques de la Handeck, dans l’Oberland bernois, les cristaux de quartz sont aussi bien striés que les autres parties de la roche polie.