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elles reparaissent toujours, plus tard, au même endroit.

Les glaciers très-inclinés à leur extrémité ont rarement des voûtes, et s’il s’en forme quelquefois ; elles sont toujours peu spacieuses et surtout peu stables, à raison des chutes fréquentes qui sont occasionnées par les crevasses. Les glaciers qui se terminent à de grandes hauteurs en sont toujours dépourvus, soit qu’ils soient trop inclinés ou que, reposant sur un sol dont la température moyenne est de beaucoup au-dessous de 0°, les conditions nécessaires à leur formation ou à leur agrandissement soient moins puissantes.

La glace de l’intérieur des voûtes est absolument semblable à celle de l’intérieur des crevasses ; elle est peut-être même plus unie et présente les mêmes teintes verdâtres ou bleuâtres qui excitent à si juste titre l’admiration des voyageurs. Cette analogie se comprend aisément, quand on songe qu’elles sont, les unes et les autres, également abritées contre les agens extérieurs, et que l’eau qui suinte le long de leurs parois contribue à leur conserver leur aspect lisse et uni.

Le fond du glacier ne repose pas toujours immédiatement sur le sol ; il en est ordinairement séparé par une couche de sable ou de boue qui, suivant son épaisseur, contribue plus ou moins à la formation des moraines terminales, ainsi que nous l’avons vu plus haut (pag. 125). Cette couche provient des petits frag-