suffit pour culbuter des villages entiers. De pareils désastres ont surtout été causés par les chutes du glacier de Randa. L’histoire du Valais a gardé le souvenir de plusieurs chutes qui répandirent la désolation parmi les habitans de la vallée de Saint-Nicolas. La dernière chute de ce glacier eut lieu le 27 décembre 1819. Voici ce qu’on lit à ce sujet dans le Rapport officiel de M. l’ingénieur I. Venetz, au conseil d’état du canton du Valais[1] : « Le village de Randa est à six lieues de Viège, dans la vallée de Saint-Nicolas. Il est situé à environ 2 400 pieds de la rive droite de la rivière, sur une colline de décombres assez raide, dont le fond pierreux a été transformé en prairies par l’activité des habitans. En face de cette colline de décombres on en remarque une autre au-dessus de laquelle s’élèvent les rochers sur lesquels repose le glacier de Randa ; la plus haute cime, qui porte le nom de Weisshorn (pic blanc), est élevée d’environ 9 000 pieds au-dessus du village. La vallée a près d’une demi-lieue de large ; en cet endroit le village lui-même est à environ 250 pieds au-dessus du niveau de la rivière.
« Le 27 décembre, à 6 heures du matin, une partie du glacier de Randa se détacha de l’une des parois très-escarpées de la cime du Weisshorn, et se précipita avec un bruit semblable au tonnerre sur les masses
- ↑ Ce rapport est reproduit dans le Naturwiss. Anzeiger de Meissner, 1820, No 8.