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aussi des crevasses ; en un mot, le glacier reprend tout-à-fait le caractère des glaciers ordinaires. Je conseille à tous les naturalistes qui prennent quelque intérêt aux glaciers, de visiter ce petit glacier qui se trouve à un quart de lieue de la route de la Grande-Scheideck, entre Meyringen et Grindelwald.

Les renseignemens que M. Léopold de Buch[1] a publiés sur la limite des neiges éternelles du nord de l’Europe ne laissent aucun doute sur l’identité du mode de formation des glaciers dans les régions polaires avec ceux de la Suisse. Il en est de même de ceux du Spitzberg, que M. Martins a étudiés en détail, et sur lesquels il vient de publier des observations du plus grand intérêt[2]. Suivant cet auteur, la glace de ces glaciers ressemble en tous points à celle des glaciers supérieurs ou névés des Alpes, c’est-à-dire qu’elle n’est point formée de la réunion de fragmens intimement unis et n’a point cette compacité qui caractérise la glace de la partie inférieure de nos glaciers. Cela paraît en effet très-naturel du moment que l’on sait que la température moyenne des régions de nos névés correspond à celle du bord de la mer au Spitz-

  1. Ueber die Grenzen des ewigen Schnees im Norden. Gilbert’s Annalen der Physik, vol. 41.
  2. Observations sur les glaciers du Spitzberg comparés à ceux de la Suisse et de la Norvège, par Ch. Martins. Biblioth. univ. de Genève, 1840, no 55. Voy. aussi Bullet. de la Soc. géol. de France tom. XI, p. 282.