Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’y rattachent. Il les décrit plutôt qu’il n’étudie leur structure, et ce qu’il dit de leur origine, de leur composition, de leur forme, de leurs mouvemens, de leur aspect et de leur position, n’est qu’une amplification des observations de Scheuchzer et de ses autres devanciers, parmi lesquels Altmann mérite surtout d’être lu. La manière dont il explique les pyramides de glace est tout à fait erronée ; les détails qu’il donne sur les diverses modifications de la glace dans les Alpes sont également loin d’être corrects. Il attribue les crevasses au poids des grandes masses du glacier ou à la tension de l’eau et de l’air qui s’accumulent sous les glaciers. L’accroissement des glaciers est dû, selon lui, aux eaux qui s’écoulent à leur surface après avoir rempli leur encaissement. Quant à la fonte, il pense qu’elle a lieu plutôt et peut-être même uniquement à la partie inférieure. Gruner est le premier qui attribue le mouvement des glaciers à un glissement sur leur fond, déterminé par leur poids et par la fonte de leurs flancs. Cette supposition est une conséquence naturelle de l’idée fausse que cet auteur s’était faite de l’accroissement et de la fonte des glaciers. Il ne parle des moraines qu’en passant et paraît attacher peu d’importance à leur formation et à leurs mouvemens. En revanche, les détails qu’il donne sur l’extension et le retrait alternatif du glacier de Grindelwald, depuis 1540 jusqu’à 1750, sont pleins d’intérêt.