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longue, leur fait gagner les bords du glacier, où ils se confondent avec les moraines ; car comme la partie médiane et les bords du glacier n’ont pas la même vitesse, il en résulte un mouvement diagonal du milieu vers les bords, indépendamment du mouvement diagonal ascensionnel dont nous venons de nous occuper. Ainsi de quelle manière que les blocs qui se détachent des vallées alpines se répandent à la surface des glaciers en y tombant, ils finissent toujours par aller, tôt ou tard, se confondre avec les moraines.

Les influences nombreuses et diverses des agens extérieurs sur les glaciers donnent lieu à une foule d’autres accidens et de phénomènes importans que nous allons successivement passer en revue. Ce sont elles qui déterminent entre autres la forme des moraines et surtout qui donnent aux moraines médianes leur apparence particulière. Mais avant de nous occuper des caractères particuliers des moraines médianes, disons un mot de leur origine.

Jusqu’ici l’on n’a point accordé aux moraines médianes toute l’importance qu’elles méritent, et les explications que l’on en a données sont, pour la plupart, très-incomplètes ou absolument erronées. De Saussure lui-même s’en faisait une très-fausse idée, quoiqu’il en eût observé un très-grand nombre ; elles résultent, selon lui, de la tendance qu’auraient les glaces à se presser vers le milieu des vallées où elles entraîneraient avec elles les terres et les pierres dont