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Dans les moraines proprement dites, c’est-à-dire sur les bords des glaciers, on rencontre pêle-mêle des blocs de toutes les dimensions encore complètement anguleux, d’autres plus ou moins émoussés, et jusqu’à des galets de toute taille, passant même au sable le plus fin ou à l’état d’un limon finement trituré. Les schistes, les calcaires et surtout les marnes sont, de toutes les roches, celles dont les débris se désagrègent le plus vite ; ces dernières, au lieu de se transformer en galets arrondis, deviennent une pâte molle, forment un lit de boue sous le glacier (Rosenlaui), ou des digues de limon sur ses bords (glacier supérieur de Grindelwald). Ce sont les roches quarzeuses granitiques et serpentineuses qui forment les plus beaux galets et ceux qui s’arrondissent le plus régulièrement (glacier de Trient, de Zermatt, etc.).

Quant à la grandeur des moraines, elle varie considérablement suivant la fréquence des avalanches dans les diverses vallées et suivant la nature des roches dont celles-ci sont formées.

Les moraines augmentent en général de puissance à mesure qu’elles avancent vers l’extrémité inférieure du glacier, et cela se conçoit facilement par la raison fort simple que le glacier, cheminant habituellement dans toute sa longueur entre des parois de rochers plus ou moins escarpés, les débris qui se détachent de ces parois viennent en partie s’ajouter à ceux que le glacier amène des régions supérieures et augmentent