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N° XXXII. Certificat du sous-préfet de Brest.

Brest, 3 juin 1824.

Le sous-préfet de l’arrondissement de Brest, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis et de l’ordre royal de la Légion-d’honneur, déclare qu’en vertu de la dépêche de S. Exc. le ministre de la marine, en date du 29 avril dernier, il n’est point autorisé à faire délivrer des passe-ports pour sortir de Brest, à MM. Millet, Joseph, Montlouis Thébia, Joseph dit Jos-Eriché, et Hilaire Laborde, tous quatre passagers sur la corvette du roi Le Tarn, venant de la Martinique, et débarqués à Brest le 19 mai dernier.

Signé Lunnez.

N° XXXIII. Lettre du commandant de la marine à M. Mesnard, avocat.

Rochefort, 15 juin 1824.

Monsieur, répondant à la lettre que vous m’avez adressée le 14 de ce mois, en faveur de trente-sept colons de la Martinique, détenus à bord du Stationnaire, je vous prierai d’observer que le ministre de la marine, en envoyant ces détenus à l’île-d’Aix, m’a tracé ce que je devais faire relativement à leur séjour à bord de ce bâtiment et à leur destination ultérieure, et qu’il ne m’appartient pas de changer ces dispositions. Toutefois j’ai prescrit au capitaine du Stationnaire d’envoyer à l’hôpital, où ils seraient mis à la salle des consignés, ceux de ces malheureux qui seraient reconnus par le chirurgien du bâtiment avoir besoin d’y entrer. C’est, Monsieur, à mon grand regret, tout ce qu’il m’est possible de faire pour Hippolyte Zenne, ainsi que cela a déjà eu lieu pour le nommé Nouillé qui est malade.

Je suis fâché, Monsieur, d’après l’intérêt que vous prenez à ces hommes et dans celui de l’humanité, de ne pouvoir mieux faire pour ces prisonniers ; mais par ce qui précède, vous jugerez facilement que cela m’est impossible.

Agréez, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée,

Le commandant de la marine, Comte de Maurville.