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jeux de l’enfance.

déré. Il paroît qu’on veut imiter les courses des chars dans ce jeu, que la définition qu’on en donne, ne fait connoître que d’une manière bien imparfaite.

ASCOLIASMUS. Pollux parle de ce jeu qui consistoit à sauter sur un pied. C’est ce que nous appelons le Cloche-pied. Quelquefois les enfants se disputoient à qui resteroit le plus long-temps dans cette attitude forcé. C’est ce que nous nommons faire le Pied de Grue.

Il y avoit une troisième espèce d’Ascoliasme, où celui qui alloit à cloche-pied, poursuivoit les autres jusqu’à ce qu’il eut attrapé quelqu’un. On y joue encore, et il n’est pas nécessaire que ceux qu’il poursuit, aillent comme lui sur un seul pied. Tandis qu’ils s’amusent à se moquer de lui et à l’agacer, il peut aisément s’élancer sur eux, et attraper les plus paresseux.

Eustathe nous apprend qu’aux Dionysies ou fêtes de Bacchus, on sautoit à cloche-pied sur une outre remplie de vin et frottée d’huile. Les sauteurs essayoient de se tenir d’un pied sur ce ballon, ayant l’autre pied en l’air ; mais ils glissoient, et leur chûte excitoit la risée de tous les spectateurs. Ce jeu, qui d’abord étoit particulier aux paysans de l’Attique, passa chez les Romains ; mais on n’y jouoit que dans les campagnes. Voyez Virgile et Ovide.