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chagrin pour elles comme pour moi de nous séparer. J’espère que nous pourrons les retrouver.

Voyage en auto jusqu’à Épernay où notre train a 2 heures de retard.

Renée s’en va sur Nancy et Lunéville et nous arrivons à Paris vers 5 heures.

Canon le soir, avec beaucoup de tapage.

Vendredi 12 avril

Journée à Paris, canon dans la journée, gothas[1] la nuit ; pas mal de victimes.

Samedi 13 avril

Départ ; je trouve à la gare de l’est Julie et deux nouvelles infirmières : Mlles Guillelmon. Bonne impression, voyage long ; Julie voit son mari entre deux stations : le second de ses neveux de Champfeu est blessé et disparu ; aucune nouvelle d’un autre ; comme tout cela est triste. Renée nous rejoint en route ; elle a vu son mari et le Général ; la division va partir dans le nord ; il n’est question de rien pour l’Alsace en ce moment.

Deux heures d’attente en gare de Belfort, un peu ennuyeuse, mais nous revoyons quand même des

  1. [1] ; « Gotha » était le nom d’une série d’avions bombardiers allemands durant la Première Guerre mondiale. Le nom de « Gotha » dérive du nom de l’usine Gothaer Waggonfabrik, qui lui-même dérive de la ville de Gotha, située dans l’actuel Thuringe dans le centre de l’Allemagne ; NdÉ.