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Je vais faire mes adieux au Curé.

Vendredi 1er décembre

Messe à 6 heures. Nous mettons les nouvelles au courant, elles n’ont pas l’air très débrouillées et le service n’est pas ce qu’elles désiraient.

Je commence un rhume terrible qui me gêne bien.

Nous déjeunons à la popote de Lambert ; grande réception, accueil charmant, beaucoup de gaieté, mais bien peu de distinction.

À 4 heures, c’est nous qui recevons les infirmières, les majors, et les officiers que nous connaissons.

Le soir, nous dînons avec le colonel, désolé. Il viendra nous voir à Bray dès qu’il pourra s’absenter, et se débrouillera pour nous avoir au moment de l’offensive du printemps, soit en Champagne, soit en Lorraine.

Samedi 2 décembre

Messe à 6 heures, nous terminons nos préparatifs et faisons nos adieux, tout le monde est là et l’on pleure plus ou moins ; nos chirurgiens sont émus, les auxiliaires effondrées, tout le monde bien triste ; photos et départ en auto où nous pleurons toutes les trois.

Voilà 15 mois que nous sommes ici