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Samedi 4 septembre

Je me sens très fatiguée et ne me lève qu’à 11 heures.

On fait du feu dans la chambre de Julie et j’y reste toute la journée à écrire. Quelle solitude, quelle tristesse, quelle différence avec notre vie de Belfort ; si au moins j’étais sûre d’être plus utile ici, et que cet immense ennui serve à quelque chose.

Les nouvelles militaires ne sont pas bonnes ; rien de notre côté, et la retraite en Russie ; jusqu’où vont-ils reculer ?

J’ai décidément le cafard. Paul devrait bien se charger de me