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est quand même bien agréable. Tout est blanc et il y a trop de brume pour que nous puissions voir la vue.

Nous trouvons Clerc au milieu de sa famille, enchanté de notre visite. Nous devons ingurgiter une quantité de vin chaud, après quoi nous regagnons Belfort sous la neige.

Nous apprenons le décret sur l’éclairage de Paris, par crainte de la visite d’un Zeppelin ; ce doit être lugubre ; pourvu que personne ne soit trop effrayé chez moi.

Je ne suis pas fâchée que les Anglais écopent un peu ; cela leur donnera un peu plus d’ardeur. Pourquoi n’y aurait-il que nous à souffrir de cette terrible guerre.

Je garde l’enquête officielle sur les atrocités allemandes ; il faudra que tout se paie et que rien ne s’oublie !

Vendredi 22 janvier

Soins toute la matinée ; Renée va à l’hôpital civil assister à l’opération de Doria.

Le lt Obrecht apporte les journaux et me communique la liste officielle des pertes des armées ; elle est rassurante pour nous.