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Lundi 14 septembre

Nuit assez peu agréable ; si les deux capitaines sont des hommes parfaitement bien élevés, le lieutenant est une brute qui nous traite comme on ne traite pas des domestiques. Il est si mal qu’on lui pardonne ce qu’on ne passerait pas à un autre. Un des sous-lieutenants est criblé d’éclats d’obus, l’autre n’a pas grand chose.

De 2 à 6 heures, il fait un froid terrible et j’ai beau m’envelopper le mieux que je puis, je suis gelée.

Je retrouve mon ambulance avec plaisir et puisqu’il n’y a rien à faire, je me couche et dors jusqu’à midi.

Mme de N. vient travailler et goûter avec nous. Les nouvelles sont de plus en plus excellentes ; les Français continuent la poursuite de l’ennemi.

J’écris à Chambéry ; le jeune lieutenant Favre qui y pars en congé de convalescence emportera ma lettre ; j’espère avoir ainsi plus vite des nouvelles de Paul. Reçu lettre des Cuinet, à Dinard.

6 h. ½ ; Mme des L. part pour l’hôpital où elle va veiller à son tour ; le lt Weité vient me chercher pour aller dîner chez M. Roch ; je suis fort bien reçue