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pensions. Belfort étant place forte ne doit jamais penser qu’au siège et n’agir qu’en vue du siège ; les hôpitaux doivent être vides dans cette éventualité comme on doit avoir le plus de vivres et le moins d’habitants possible. Conclusion, s’il y a un siège et un bombardement, nous sommes aux premières loges pour faire quelque chose, s’il n’y a rien du tout, nous nous croiserons les bras tout le temps de la guerre. Pour l’instant, il faut attendre pour voir comment les choses vont tourner ; le siège devient de moins en moins probable, la défense est tellement formidable. Quand les Allemands auront été repoussés en Lorraine, peut-être essaieront-ils de se rabattre par ici.

Dimanche 6 septembre

Messe à 7 heures. N’ayant plus personne, nous n’avons pas besoin de nous lever trop tôt. Mme des L., fatiguée, se recouche et dort jusqu’à midi. Déjeuner, lettres à Cécile et Adèle.

2 heures. Promenade dans les rues avec Mme de N. pour dérouiller un peu mes jambes. Nous allons à la gare, à la cathédrale et revoir le Lion, mais d’en bas, car pendant la guerre on ne peut monter jusque là.

Lecture du Temps, prêté par le lt Obrecht, de l’Alsace ; les Allemands ont l’air d’abandonner Paris et de redescendre au Sud ; opinions des différents officiers aviateurs : c’est très mauvais, ils vont prendre notre armée de l’est par derrière ; opinion