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sans arrêt.

Après bien des démarches on finit par trouver un certain M. Claudon, membre du Comité qui nous fait recevoir non sans peine, au Grand Hôtel, quartier général des officiers. Nous dînons, enfin, (le saucisson est loin) dans une immense salle bondée d’uniformes où nous faisons une entrée sensationnelle. Heureusement que nous sommes en groupe, ça serait trop gênant.

Après le dîner, nous restons un peu dans le Hall ; Mme des Lonchamps retrouve un ami, Mme de Marthille reconnaît le général Pauffin de St Morel. Puis le médecin principal du 7e corps d’armée, notre grand chef, vient se présenter et demande si nous ne pourrions pas quitter Belfort, pour former une ambulance immobilisée à l’arrière du champ de bataille ; cela serait le rêve, mais il faut l’autorisation de Paris. Ce que nous voyons ce soir nous donne une piètre idée de l’organisation de la Croix-Rouge à Belfort et nous n’avons qu’une idée, nous en aller.

Nous nous couchons avec délice après une toilette complète dont nous avions terriblement besoin. Je partage la chambre de Mme des Lonchamps ; elle est bien gentille et ces quelques mois de vie commune nous lieront beaucoup.

Mardi 4 août

Nous faisons la grasse matinée et sommes juste prêtes pour le