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ont tout à craindre des représailles allemandes. Le Gal  a fait envoyer dans le midi tous les otages pris à Thann et à Mulhouse et qui seront fusillés dans le cas de vengeances sur les Alsaciens. Le préfet fait dire à Mme H. de rappeler immédiatement sa fille qui est toujours à Thann. Mes pauvres drapeaux, va-t-il falloir tous les enlever.

Le Gal Pau nous a affirmé sa certitude absolue du résultat définitif ; nous devons être vainqueurs, mais la lutte sera rude, et il ne faut pas s’attendre à des succès perpétuels sans avoir jamais un revers ; quant aux pertes, elles sont déjà considérables, encore plus du côté allemand que du côté français.

5 heures. Alyette de Lareinty vient de perdre sa mère ; elle va partir tout de suite pour Paris ; Mme de Nanteuil devait l’accompagner, mais on lui refuse l’autorisation de quitter Belfort ; j’avais préparé une lettre pour Renée à faire passer par Paris, je dois y renoncer.

Mme des L. va embrasser Alyette, puis à la gare ; on a fait revenir le 42e de Mulhouse pour l’envoyer dans le Nord ; elle désire voir le lieutenant Pareinty. Le 35e part également ; on ne laissera en Alsace que le 18e corps d’armée pour garder les positions ; tout le reste remonte pour renforcer les effectifs français.