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lieutenant allemand soigné à l’hôpital a dit hier qu’on devrait faire une loi défendant l’emploi du Canon 75. Ils ont pourtant bien essayé de l’avoir par tous les moyens possibles.

Ordre est donné d’évacuer le plus possible toutes les ambulances de façon à avoir de la place, la grande bataille que l’on attend toujours pouvant nous amener une grande quantité de blessés.

5 heures. On dit que le Gal Joffre vient de télégraphier que nous tenions la ligne Metz-Strasbourg ; ce serait bien beau, est-ce vrai ?

Le lieutenant nous annonce l’entrée des Français à Munster. Les détails commencent à se faire jour sur la retraite de Mulhouse. Nous aurions 4 compagnies faites prisonnières ; le Gal Curey, commandant d’une division, a été cassé ainsi que le Gal Dubail. Cette première affaire a été d’une maladresse qui aurait pu devenir fatale. On a su en France l’occupation de Mulhouse, a t’on connu comme nous ici, la retraite précipitée qui a suivi ? Heureusement que maintenant tout est réparé.

Jeudi 20 août

Je descends à 6 h. ½ dans les salles, tout dort encore ; j’en profite pour aller à la messe chez les sœurs.

Les nouvelles nous arrivent ; grand combat hier à Mulhouse et Dornach. Une batterie allemande a été détruite