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ADRESSE
AUX AMIS DE L’HUMANITÉ ;

PAR LA SOCIÉTÉ
DES AMIS DES NOIRS,
SUR LE PLAN DE SES TRAVAUX.
Lue au Comité, le 4 juin 1790, et imprimée par son ordre.


La société des amis des noirs a annoncé, dans sa seconde adresse à l’assemblée nationale, le serment que tous ses membres avoient fait, de ne point interrompre leurs travaux, que la traite des noirs ne fût abolie et l’esclavage adouci.

Pour remplir cet objet sacré, la société croit devoir adopter un plan de travail, propre à répandre dans le public des lumières si vives sur cette matière, que personne ne puisse résister à la conviction. On ne connoît point assez généralement et les faits, et les raisonnemens, et les calculs. On se laisse séduire, entraîner par une vieille routine et par les sophismes d’un intérêt mal entendu. Il faut attaquer régulièrement et cette routine, et cet intérêt ; il faut détruire toutes les objections, et ne laisser aucun doute.

On a dû remarquer que la plupart des objections faites par les armateurs et les planteurs tomboient sus l’état de l’Afrique, sur le physique et le moral des nègres, sur le sort dont ils jouissoient dans les colonies, sur les conséquences fâcheuses qui résulteroient, pour leur commerce, de l’abolition de la traite, sur l’impossibilité d’amener graduellement l’abolition de l’esclavage.

Pour embrasser cet amas d’objections, de manière qu’aucune ne puisse échapper, la société divise ses recherches et ses travaux en six branches ;