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cienne capitale du Vivarais, Alba Elviorum, Alba Augusta, Albis, Alpes, Albs et Alps[1] ; Aubenas, Albenacum, Albenacium et Albenas ; Alboussières (Ardèche) ; l’Albenc (Isère), dont le radical est combiné avec enc, pour ing (territoire, domaine, en t.); Aubenasson, près Saillans, Albenacum (Columbi, p. 167), Albennaz en 1199[2], Albenassons dans le XVe siècle, plus tard Aubenas, et enfin Aubenasson, qui en est le diminutif. Ce fief, après avoir appartenu longtemps aux Poitiers, passa aux de Lers de Jony, qui le possédaient dans les XVIIe et XVIIIe siècles.

Le nom d’Albon paraît donc plutôt emprunté à sa position topographique qu’à l’aspect blanchâtre (albus) de ses carrières de grès, comme l’ont dit quelques personnes.

Expilly, et après lui M.  l’abbé Nadal[3] et M.  Espanet font remonter le village d’Aleyrac, près Grignan, à la plus haute antiquité, et attribuent à Charlemagne la reconstruction de son église ; mais, comme le dit avec beaucoup de raison M.  Lacroix, Charlemagne est aussi étranger au rétablissement de cette église qu’à la construction du pont de Charols. Il n’y a de positif que l’existence d’une abbaye de religieuses dans les XIIe et XIIIe siècles, et sa destruction probable dans le XIVe siècle, sans doute par les troupes de Raymond de Turenne. Cet ancien fief des Adhémar, acquis par M.  de Ravel en 1769, avec celui de Châteauneuf-de-Mazenc, du président de Piolenc de Thoury, est situé dans des montagnes presque incultes.

Son nom, Aleyracum du XIIe au XVIe siècle, comme ceux d’Aleyrac (Hérault), Alairacum dans le XIIe siècle, Alleyrac, sur une montagne, près d’Issirac (Gard), Alayrac (Aveyron et Tarn), paraît avoir le sens de montagne inculte, comme Montlandon et Wildenberg, en all. La première partie de ce nom et de celui de la montagne d’Alayan, qui domine La Motte-Chalancon, et sui laquelle on a trouvé souvent des médailles romaines, est sans doute empruntée à un radical celtique, mais commun à

  1. L’abbé Rouchier, Histoire du Vivarais, t. Ier, p. 67 et 210.
  2. L’abbé Chevalier, Chartularium Diensis, p. 40.
  3. Histoire hagiologique du diocèse de Valence, p. 550.