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§ Ier.

Noms de lieu empruntés aux montagnes, aux rochers et aux cavernes.


Albon, Castrum Albionii en 1201, Albonis en 1267[1], Albonii en 1292[2], est le nom d’un village et d’un ancien château fort bâti sur une hauteur qui domine une partie de la Valloire. C’est là que, d’après les anciens chroniqueurs, dont les allégations ne jouissent plus d’aucun crédit, les comtes de Graisivaudan se seraient retirés en 732, lorsque les Sarrasins s’emparèrent de Grenoble[3]. Les comtes de Tournon devinrent plus tard seigneurs engagistes de cet ancien fief des Dauphins auxquels avaient succédé les rois de France. Il passa par succession aux Lévy-Vantadour, et en dernier lieu aux Rohan-Soubise. En 1789 le comté d’Albon comprenait dix villages. La maison des comtes et marquis d’Albon, de Lyon, dont la filiation non interrompue ne remonte pas au delà du XIIIe siècle, paraît aussi étrangère aux Dauphins de la première race que les comtes et marquis de La Tour du Pin à ceux de la troisième[4] ; l’éclat jeté par ces deux familles doit leur suffire, sans qu’elles cherchent à en emprunter encore à des races souveraines.

  1. Valbonnays, Histoire du Dauphiné, t. Ier, p. 121, et t. II, p. 3.
  2. André Duchesne, Histoire des comtes d’Albon, p. 23 et 25.
  3. Ad. Rochas, Biographie du Dauphiné, t. Ier p. 283 ; – Valbonnays, Fontanieu, etc., passim.
  4. De Rivoire de La Batie, Armorial de Dauphiné, p. 6 ; – Ad. Rochas, t. Ier p. 284 et t. II p. 31 ; – Chorier, Histoire de Dauphiné, t. II p. 241 et 385 ; – Valbonnays, Fontanieu, etc.